martes, 5 de julio de 2011

Mon Père et mon Seigneur

Je connais bien des religieux (des catholiques et des protestants, mais j'ai un penchant pour ces derniers) et je dois dire que je me trouve bien avec eux, ce doit être parce que j'ai en moi un petit côté sacerdotal, ou monastique… Je préfère avoir un côté monastique ou sacerdotal que ‘moniale’, car c'est moins connoté. L'autre jour, je discutais (en France on emploie ce terme pour dire que nous parlions) avec mes amis prêtres de l'université catholique, à propos de sujets divers sur une homélie qui avait été prononcée quelque part et qui provoquait chez nous une certaine stupeur. Un des thèmes était les paraboles que Jésus-Christ utilisait et pourquoi il utilisait ce mode de communication avec ces auditeurs. Les paraboles étaient-elles une forme directe de communication ? Sont-elles encore utilisées aujourd'hui ?
Beaucoup parmi les érudits biblistes affirment que les sept paraboles qui se trouvent au chapitre 13 de St Matthieu ont été prononcées en diverses occasions et à des groupes différents et que l'auteur du premier Evangile a utilisé cette forme parce que cela convenait mieux à son récit et parce que cela servait son sujet. Cela n'a pas d'importance, dis-je. On trouve quelque fondement à cette affirmation dans le fait que St Luc mentionne quelques-unes de ces paraboles en d'autres occasions et autres lieux. Et alors ? On place donc les paraboles de la graine de moutarde et de la levure (Luc, 13,18-21) immédiatement après la guérison de la femme courbée de la synagogue et la dispute sur l'hypocrisie des gens réunis dans la synagogue. Même si on devait reconnaître que Matthieu ait pu incorporer d'autres paraboles qui ne correspondaient pas à la date précise de ce jour, on peut croire que Jésus a répété ces paraboles, comme il a dû refaire le même enseignement à plusieurs reprises. Il a pu donner ses paraboles de manière isolée ou en lien direct avec son enseignement. Je vais me pencher sur la leçon de chacune, quoiqu'en pensent certains sur les circonstances où elles ont été dites la première fois.
Le mot "ivraie" n'apparaît pas dans la Bible, (j'utilise l'édition de Reina Valera, revue en 1960, c'est-à-dire que je prends la version protestante) mais c'est ce mot qu'on utilise généralement et on connaît bien "la parabole de l'ivraie". N'importe quelle plante nocive et même de nature vénéneuse, capable de nuire à la récolte, devait convenir au Maître pour l'illustration de son sujet. La croyance traditionnelle veut qu'il s'agisse d'une herbe graminée, connue chez les botanistes sous le nom de Lolium temulentum. C'est une plante qui ressemble beaucoup au blé, au tout début de sa croissance et qui cause encore aujourd'hui chez les agriculteurs palestiniens beaucoup de soucis. Les Arabes l'appellent zowan ou zawan. Elle est très courante et c'est la seule de son espèce à être nocive. Jusqu'à sa formation en épi, elle est très semblable au blé et les racines de l'une et de l'autre sont souvent entremêlées. Voilà pourquoi on recommande de laisser l'ivraie croître jusqu'à la récolte, sinon les ouvriers pourraient en arrachant l'ivraie arracher aussi le blé. L'ivraie se différencie facilement du blé ou de l'orge après la formation de l'épi, mais avant, même un examen minutieux ne permet pas de les distinguer. Les paysans de ce pays ne désherbent pas et n'essaient pas de séparer les deux plantes… L'ivraie a un goût amer et, mélangée avec le blé, peut provoquer des évanouissements et entraîner les mêmes effets qu'une potion vomitive violente. On a voulu sans doute dénaturer l'enseignement de la parabole en disant que c'était peu fréquent et même pour certains, complètement inconnu, toujours est-il que Jésus-Christ n'a probablement pas trouvé d'autre façon pour faire comprendre à ses auditeurs les effets nocifs de cette ivraie. Elle est en plus facile à utiliser. Il voulait montrer la couardise et les mauvaises intentions de quelqu'un. Voilà comment je vois les choses.

Il n'y avait pas d'autres façons d'enseigner aux juifs. Seules les paraboles pouvaient atteindre le but qu'il se proposait. Elles sont différentes des proverbes, bien qu'on les confonde souvent dans le Nouveau Testament. , Par exemple, quand Jésus-Christ utilise le proverbe de l'aveugle qui guide un autre aveugle (dans Luc 5/36), Pierre lui demande d'expliquer cette parabole (Matthieu 15/14-15) Dans Luc, on trouve plus souvent les proverbes que les paraboles pour expliquer cette idée. Par ailleurs, lorsqu'on parle de Proverbes dans l'Evangile de St Jean, si ce ne sont pas des paraboles au sens strict, elles ressemblent beaucoup plus à la parabole qu'au proverbe. En fait ce sont des allégories où le Christ parle de la figure du Pasteur et de ses brebis (Jean 10/6, comparer avec 16/25-29). Il est facile d'expliquer les changements de mots, cela est dû, en partie, au fait qu'en hébreux, le mot "parabole" et le mot "proverbe" est le même.
Le trait essentiel d'une parabole est la comparaison ou la ressemblance, ce qui fait qu'on utilise un événement commun bien compris pour illustrer un fait ou un principe non explicité dans le discours. Il est inexact de croire comme on le fait souvent que la parabole est une histoire fictive. Vu que l'histoire ou la circonstance de la parabole doit être simple et bien connue de tous, c'est forcément vrai. Il n'y a aucune fiction dans les paraboles que nous avons apprises depuis notre enfance. Les récits fondamentaux sont pris dans la vie réelle et les circonstances indiquées peuvent être vérifiées. Le récit ou l'événement sur lequel se fonde la parabole peut être un événement réel ou fictif, mais si c'est fictif, l'histoire se distingue de la fable, plus imaginaire, exagérée et improbable. Il y a une similitude dans les intentions parce que la parabole a comme but de communiquer une vérité spirituelle importante, tandis que la morale de la fable ne sert tout au plus qu'à faire comprendre quelque succès mondain et à caractère personnel. Les histoires d'arbres, d'animaux et d'objets animés qui parlent entre eux ou avec d'autres personnages sont complètement imaginaires, ce sont des fables quel qu'en soit le dénouement, bon ou mauvais. La parabole marque le contraste et non la ressemblance. Le but déclaré de la fable est de faire comprendre et d'enseigner. La parabole peut être associée au récit, comme les exemples du semeur, de l'ivraie ou tout simplement un cas isolé comme celui de la semence de la moutarde ou de la levure.
L'allégorie, pour continuer dans ce sens, se distingue de la parabole par l'amplitude de l'histoire et par l'étroit lien du récit avec la leçon qu'on veut enseigner. Dans la parabole le récit et l'objet de l'enseignement restent séparés. Les mythes sont des histoires fictives appliquées à des thèmes littéraires, certaines ayant une base historique mais n'ont aucun symbolisme à valeur spirituelle. Le proverbe est une affirmation brève et sentencieuse, du style de la maxime et apporte une connotation de vérité ou une implication définitive par la comparaison. Les proverbes et les paraboles sont étroitement liés et sont souvent utilisés indifféremment dans la Bible. L'Ancien Testament contient deux paraboles, quelques fables, des allégories et de nombreux proverbes. Ils forment même un livre entier. Le prophète Nathan fit des reproches au roi David en utilisant la parabole de la petite brebis du pauvre. Elle fut si efficace que le Roi décréta sur le champ qu'on punisse le riche. Ce qui domine le récit c'est la contrition et le regret du roi quand le prophète lui fit comprendre que c'était lui qui était désigné dans la parabole en prononçant ces mots : "C'est toi cet homme." Voulant réveiller dans le peuple le désir de vivre en toute droiture, Isaïe raconta l'histoire de la vigne, qui ne donna que du raisin sauvage, malgré les cultures et les clôtures. Il voulait montrer la façon de vivre d'Israël.
Notre discussion entre collègues est née du fait que l'un de nous croyait l'enseignement du Christ plus abordable quand il utilisait les paraboles. Moi, je crois au contraire que c'était plus difficile. J'adore les paraboles mais j'ai parfois eu du mal à comprendre. Un des collègues, non catholique, disait qu'on ne pouvait les comprendre que si on les lisait de manière spirituelle et que n'importe qui peut arriver à cette connaissance. Ce n'est pas mal comme réflexion, même si je ne suis pas tout à fait d'accord. N'importe qui a le pouvoir de comprendre car nous sommes tous égaux, mais tout le monde n'a pas le désir de cette connaissance. Il assurait que les seuls à pouvoir comprendre les paraboles sont ceux qui sont habilités à la comprendre, de sorte que ne recevraient cet enseignement que les élus qui auraient eu cette préparation spirituelle pour comprendre le symbolisme, et ce serait, d'une certaine façon, assez discriminatoire par rapport aux païens.
Seuls ceux qui le méritent ou ceux qui auraient été choisis seraient prêts à entendre le message. La Parole ne peut-elle se comprendre que par la foi ?











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