martes, 30 de agosto de 2011

Ni sieste, ni paresse, arrêtez les préjugés.




La sieste : encore un préjugé qu'il nous faut malheureusement supporter. On voudrait nous faire croire que les Espagnols ne sont que des paresseux incorrigibles. Je sais bien que quelques privilégiés peuvent faire la sieste parce que leur emploi du temps ou la proximité maison-travail le leur permet. Il y a aussi parmi eux beaucoup de compatriotes retraités qui continuent leur activité et peuvent donc se permettre ce luxe asiatique. Je dis asiatique parce que c'est bien connu que la sieste chinoise, qui consiste en un petit somme de 10 minutes est très relaxante, se déconnecter du monde environnant équivaut à un sommeil de dix heures. Ce qui est sûr c'est que les professionnels en activité, ceux qui partent de chez eux le matin et reviennent en fin d'après-midi ou le soir, ne peuvent guère dormir ou bien juste dans un coin par là, quelques minutes mais guère plus. Beaucoup d'Européens pensent ou qu'ils se trouvent, les Espagnols se mettent allègrement à piquer un petit roupillon…
C'est vrai que de manière métaphorique, l'Espagne a connu un état léthargique, une sieste de longue durée et cela se paie. La paresse nationale dont parlait Larra n'a rien à voir avec la paresse française. Ne nous y trompons pas. C'est un mythe, un vrai. En Espagne, on travaille comme des sauvages, ça se voit moins ici, je veux dire sur les terres de Balzac. Ils protestent toujours dès qu'il s'agit de faire cinq minutes supplémentaires ou bien, si toute l'Europe doit travailler comme des bêtes jusqu'à 70 ans et plus, les Français, eux, disent qu'il n'en est pas question, que eux, à 60 ans, ils divorcent, ils s'achètent une décapotable, ils font un peu de chirurgie esthétique, se mettent une perruque et vont draguer et passer du bon temps. Ah ! Ces Gaulois ! Je généralise un peu, évidemment, je blague. Mais, c'est un peu "ne touche pas à mes sous."
Le pire c'est qu'en Espagne on travaille beaucoup, mais beaucoup et de manière idiote. On sait bien que ce sont les Français qui sont les maîtres du syndicalisme et qu'ils en ont fait une forme de vie, c'est pour cela qu'ils travaillent moins d'heures par semaine et ont une bien meilleure paie que les Espagnols. Je ne sais pas si ces heures sont très contraignantes ou quoi, si le petit café est compris ou s'ils sont si efficaces que ça… je n'en sais rien, ce que je sais c'est qu'il y a quelques inconvénients à embaucher quelqu'un. Certaines professions n'existent plus ou sont réservées aux bourgeois. C'est comme ça qu'on ne trouve plus personne comme personnel de service. La France ne favorise pas les emplois de service. On s'en rend compte dès qu'on met le pied en terre sarkozienne ou napoléonienne, ce qui revient au même.
Dans les stations-service, il ne faut plus compter sur personne, on ne vous servira pas. Bien plus, à partir d'une certaine heure, seule la carte bancaire permet de se procurer de l'essence. En espérant qu'il ne se passe rien d'extraordinaire ! Je dis cela parce que dans une ville comme Nantes, par exemple, il n'y a qu'une seule station qui ne soit pas en libre-service, le soir. Les cartes espagnoles, n'ayant pas de terminal de paiement ni de code, on peut bien rester en carafe à minuit, jeté comme un mégot mélancolique. On s'en veut alors de ne pas avoir prévu cela et on cherche à se débrouiller pour ne pas rester là en carafe. Ils exagèrent quand même avec cette histoire d'essence !
                                                             
Il m'est arrivé de donner de l'argent à un monsieur pour remplir mon réservoir parce que ma carte ne fonctionnait pas. Evidemment ce n'est pas très bien vu, il se demandait bien à qui il avait affaire. Tout ce qui touche à la voiture est une horreur. En Espagne, dans n'importe quel garage de Manolo ou de Jésus, on t'arrange ça pour pas cher et en route, ça c'est bien. Ici non. J'ai même dû demander rendez-vous comme on dit ici, c'est-à-dire, "una cita" pour obtenir un devis avant de faire réparer ma voiture. Après il faut annoncer qu'on l'a bien reçu, et la suite peut coûter une fortune parce qu'il faut bien se rendre à l'évidence qu'ils sont tous ingénieurs, ici, il faut signer un compromis sans quoi ces messieurs mécaniciens ne commandent pas les pièces voulues. Vient ensuite le fameux rendez-vous tant attendu. Entre temps, il vous faudra supporter la note de frais, de vraies notes de ministres… Mais attention, il y a toujours des petits suppléments qui ne sont pas compris dans le devis… alors, je me demande pourquoi ils s'acharnent à nous faire signer un devis qu'ils ne respectent pas !
Inutile de dire qu'un nettoyage bien fait intérieur et extérieur ne peut guère se faire à moins de 90 ou 100 euros. Les garages espagnols sont beaucoup plus accessibles et on peut toujours tailler une bavette avec les mécaniciens. J'adore ça, je les regarde, les mains dans les poches, ça fait un peu délurée mais ça marche très bien. Ensuite, j'observe le va-et-vient des collègues ou amis qui viennent résoudre leurs petits problèmes, qui la roue, qui la courroie du ventilateur, qui la vidange…
Est-ce si mal de travailler à n'importe quelle heure ? Est-ce si vrai que ça la fameuse léthargie espagnole ? Eh bien quoiqu'on dise de notre soleil qui tape dur… et que nous sommes différents, tant pis, ils peuvent dire ce qu'ils veulent. Est-ce que le soleil tape si fort que ça au nord de l'Espagne ? Non mais…
Autre thème de jadis, bien connus des lecteurs, les bandits de grand chemin. Loin de moi l'idée de dire que les Français sont des bandits de grand chemin. D'abord, ils n'en ont pas les moyens, ils n'ont pas cette élégance castillane, on les voit toujours venir avec leurs gros sabots... Nos bandits à nous, ceux d'autrefois ce sont nos hommes politiques ou nos chefs d'entreprise… mais j'ai vu qu'en France il y avait aussi beaucoup de magouille, si, si, beaucoup.
Quel est donc cet honneur qui veut que l'on dénonce le voisin pour des actes peu réglos et qui resquille sur les impôts ou embauche quelqu'un au noir…
Ils veulent de la transparence partout mais sont très naïfs en la matière. Les Français n'ont pas idée de ce qu'est un pícaro, un petit "escroc" espagnol… C'est un artiste, capable des meilleures entourloupes.





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